Salvador Dalí

Chronologie d’un surréaliste

Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech naît le 11 mai 1904 à Figueras, moins d'un an après la mort de son frère (né le 12 octobre 1901 et mort le 1er août 1903), également prénommé Salvador. Le destin l'a déjà marqué : "Je suis né double. Mon frère, le premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait pourtant vécu sept ans avant que les circuits accélérés de son cerveau ne s'enflamment". En 1921, alors qu'il étudie à l'Académie des beaux-arts de San Fernando à Madrid, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca.

En 1923, il est arrêté pour anarchisme (accusé de mener une révolte étudiante). En 1926, il est définitivement exclu de l'école après avoir refusé de répondre à la question d'un professeur qui le jugeait incompétent. Au cours de l'été 1929, il rencontre Paul Éluard et sa femme Hélène (Gala, née Elena Ivanovna Diakonova). C'est le coup de foudre, elle devient sa muse et sa complice et ils ne se quittent plus.

En décembre 1929, une querelle avec son père et sa sœur Anna-Maria (elle était son modèle, posant souvent de dos devant une fenêtre) conduit à l'éclatement de la famille. En 1930, Dalí et Gala achètent une petite maison de pêcheur à Port Lligat, près du Cap Creus, lieu d'inspiration. Au fil du temps, ils acquièrent d'autres maisons de pêcheurs.

Dalí épouse Gala

En 1934, Dalí épouse civilement Gala et ils embarquent sur le Champlain pour New York (Picasso paie le voyage). Les Américains découvrent l'excentricité de Dalí et le surréalisme de ses peintures. En décembre 1934, à la suite d'une réunion à Paris, André Breton exclut Dalí du mouvement surréaliste, lui reprochant ses idées contre-révolutionnaires. En 1936, Dalí doit fuir son pays en pleine guerre civile ; au même moment, Garcia Lorca est assassiné à Grenade le 18 août 1936.

En 1939, Dalí et Gala quittent la France pour New York, où ils restent jusqu'à la fin de la guerre. Il peint de nombreux portraits de riches Américains et fabrique ses premiers bijoux. En juillet 1948, Dalí et Gala reviennent à Port Lligat. Les années 1950 et 1960 constituent l'apogée de sa période créative, avec La Madone de Port Lligat (1950), Le Christ de saint Jean de la Croix (1951), Corpus hypercubus (1954) et Le Torero hallucinogène (1970).

En 1956, il publie son traité sur l'art moderne "Les cocus du vieil art moderne". Le 8 août 1958, Dalí et Gala se marient au sanctuaire des Anges de Sant Martí Vell, près de Gérone. En 1964, il reçoit la Grande Croix d'Isabelle la Catholique, la plus haute distinction espagnole. En 1969, Dalí achète et restaure le château de Púbol pour Gala. Le 28 septembre 1974, le Théâtre-musée Dalí est inauguré à Figueras.

Guggenheim Museum de New York

En 1978, le musée Guggenheim de New York expose sa première peinture hyper-stéréoscopique : Dalí soulève la peau de la Méditerranée pour montrer à Gala la naissance de Vénus.

En 1982, le roi d'Espagne le nomme marquis de Dalí de Púbol. Le 10 juin 1982, Gala meurt dans sa maison de Port Lligat. Profondément affecté par la mort de sa muse, Dalí quitte définitivement Port Lligat pour Púbol, où il peint sa dernière toile "La queue d'aronde".

En 1984, il est gravement brûlé dans l'incendie de sa chambre. Il meurt à l'hôpital de Figueras le 23 janvier 1989. Conformément à ses souhaits, il est embaumé et exposé dans son "Teatre-Museu", où il est enterré. Une simple dalle marque son lieu de repos. Dans son testament, la plupart de ses biens et de ses œuvres ont été légués au gouvernement espagnol.

Théâtre-Musée Salvador Dalí

L'ancien théâtre municipal, restauré entre 1966 et 1974, nous permet de suivre certaines de ses obsessions, dans un cadre "subliminal" où la perversion dalinienne apparaît comme l'image inversée de l'idiosyncrasie "empurdanaise". Il est à noter que Dalí a refusé de peindre le regard d'une autre femme que Gala.